L’exposition « La Collection Morozov. Icônes de l’art moderne » réunit plus de 200 chefs-d’œuvre d’art moderne français et russe des frères moscovites Mikhaïl Abramovitch Morozov (1870-1903 – portrait ci-dessous d’après un tableau du peintre russe Serov ) et Ivan Abramovitch Morozov (1871-1921).
Cet événement, le second volet de la grande manifestation Icônes de l’art moderne, est organisé en partenariat avec le Musée d’État de l’Ermitage (Saint-Pétersbourg), le Musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine (Moscou) et la Galerie nationale Trétiakov (Moscou). Une occasion unique de voir ces tableaux en Europe.
Après la splendide exposition de la Collection Chtchoukine à la Fondation Louis Vuitton en 2016/2017, la Collection Morozov constitue un autre volet historique majeur consacré aux grands collectionneurs russes du début du 20ème siècle.
Ce second volet met surtout en valeur l’oeuvre de Paul Cézanne, avec la modernité de Paysage bleu. Mais c’est aussi le plaisir de voir enfin des tableaux iconiques de Picasso, Manet, Degas ou Marquet.
À Saint-Rémy-de-Provence, où il se fait interner volontairement en mai 1889, Van Gogh copie librement un dessin de Gustave Doré. Ainsi cela lui fournit le motif du tableau le plus symptomatique de son séjour à l’hospice Saint-Paul-de-Mausole.
Croquis du tableau « Où vas-tu ? » (1893), Paul Gauguin.
Les tons mats de leur corps font une belle harmonie avec le velours du feuillage, et de leurs poitrines cuivrées sortent de vibrantes mélodies qui s’atténuent en s’y heurtant aux troncs rugueux des cocotiers. Paul Gauguin
Ilia Machkov, autoportrait, 1911.
Machkov vient d’une famille de cosaques du Don, majoritairement des Ukrainiens russifiés, au folklore et aux coutumes hyperboliques. Machkov se représente sur cet Autoportrait comme un Turc européanisé avec un mélange humoristique d’exotisme oriental, de primitivisme avec la confrontation d’un bateau à voiles géométrisé sortant du tableau vers la gauche et d’un bateau à vapeur, symbole de la civilisation commerciale moderne, sortant du tableau vers la droite. Le procédé du « sdvig » (décalage) est ici employé tout particulièrement dans la peinture des yeux. Vania Marcadé
Croquis de la Fondation Louis Vuitton.